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Armelle Decaulne
2020
Daniel Germain
La production artistique visuelle comme révélateur des mutations paysagères du Nunavik – TAKUJUQ (il/elle voit)
résultats scientifiques
transmission
grand public
population autochtone
Le projet de recherche résulte de l’observation d’une position méfiante de la part des Nunavimmiut concernant la recherche scientifique, majoritairement menée par les populations du Sud dans les communautés autochtones du Nunavik. Les efforts de vulgarisation / médiation / transmission de la plupart des scientifiques sont peu efficaces, du fait de l’inadaptation des techniques de transmission développées par le monde académique envers les populations autochtones et notre compréhension des modes d’appropriation par la culture inuite (et réciproquement, comment leur transfert peut nourrir la recherche). En cela, les recherches réalisées en arts permettent l’émergence de nouvelles idées, manière de faire, notamment pour mieux dialoguer et produire des connaissances. L’inclusion des populations autochtones est également primordiale dans ce développement scientifique, et il est absolument nécessaire de co-construire des modes de dialogue et de transfert de connaissances adaptées pour lesquels les populations autochtones sont bénéficiaires.
Les objectifs de ce projet de recherche sont pluriels, à la fois exploratoires et interactifs entre la géographie et les arts visuels. Il s’agit d’évaluer la pertinence des arts visuels comme expressions plastiques, traducteurs, témoins des changements socio-environnementaux. Il s’agit également de développer des techniques et supports de dialogues entre chercheurs et populations autochtones afin de créer des échanges dépassant les stades d’incompréhension, de défiance ou d’absence d’intérêt. Enfin, par le biais de productions artistiques, il s’agit d’accéder à de nouvelles formes d’expression des relations que les Inuits entretiennent avec l’environnement arctique connaissant de profonds bouleversements liés aux changements climatiques mais également à la dynamique d’urbanisation croissante.
Esther Lévesque
2017
Jean-Pierre Dedieu et José Gérin-Lajoie
AQUABIO 2 : Consolidation et expansion de la biosurveillance aquatique communautaire à l’échelle du bassin-versant de la rivière George
Qualité de l’eau
Suivi communautaire
Biosurveillance aquatique
Transmission des savoirs locaux
Télédétection
Cartographie interactive
Autonomisation
Capacity-building
Le programme de biosurveillance aquatique communautaire sur la rivière George, AQUABIO, a été initié au cours de 2016 en tant que projet-pilote, suite à une demande de la communauté de Kangiqsualujjuaq. Suite à l’appréciation du camp de Science 2016 par tous les participants, la communauté a demandé de poursuivre cette initiative en 2017. Dans le cadre d’un projet participatif, la continuité est un élément essentiel à l’établissement d’un lien de confiance et d’une collaboration fructueuse à long terme. Ce sera l’occasion de mettre en place un programme d’échantillonnage permanent et d’utiliser des outils novateurs (télédétection, cartographie interactive) pour étudier la rivière George à l’échelle de son bassin-versant. La télédétection permettra de spatialiser et temporaliser les processus de sédimentation, la productivité aquatique (chlorophylle) ainsi que les changements se produisant au niveau des berges et de la végétation par analyse comparative d’images (2000-2016). La cartographie interactive favorisant le dialogue entre ainés et jeunes, c’est un outil qui est de plus en plus utilisé chez les nations autochtones, particulièrement par les jeunes qui l’apprécient beaucoup. Les noms de lieux inuits, le savoir et les histoires qui y sont reliés, ainsi que les changements environnementaux observés peuvent y être présentés de façon visuelle (vidéo, photos) et sonore (entrevues), sur support d’images Google Earth. Les livrables seront utiles tant à la municipalité, à l’école Ulluriaq, à Parcs Nunavik et à l’Administration régionale Kativik pour l’aménagement, le suivi et la conservation du territoire, comme matériel pédagogique et comme archive et outil d’aide à la décision.
Laine Chanteloup
2017
Thora Herrmann
NUNA selon la jeunesse nunavimmiut aujourd’hui : filmer son territoire pour mieux le conter
Territoire
Perceptions
Jeunes Nunavimmiut
ateliers vidéos
Transmission de savoirs
décolonisation de la recherche
La sédentarisation et l’évolution des modes de vie ont profondément transformé le rapport au territoire des Inuit. Si aujourd’hui, les différentes générations se côtoient et évoluent dans l’espace commun des villages, leur rapport au territoire, leur structure mentale de ce qu’est le territoire et donc leur construction personnelle et culture en lien avec celui-ci diffèrent fortement entre les aînés et les jeunes. S’intéressant à ces questions de territorialités, d’identité territoriale qui se construit en fonction des individus et construit en retour les individus, ce projet de recherche s’intéresse au regard que les adolescents du Nunavik portent sur le territoire dans lequel ils évoluent. Cette étude vise à donner la parole à cette jeunesse qui représente l’avenir, afin qu’elle puisse donner à voir ses perceptions du territoire, ses manières de l’habiter et de l’investir. A travers la production de courts métrage filmés par les jeunes de différentes communautés du Nunavik suivant un gradient SUD/NORD, le triptyque Individus-Société-Environnement est interrogé. Ces films permettent de mieux connaître le rapport que les jeunes entretiennent avec leur territoire (« nuna » en inuktitut), leur patrimoine naturel et culturel. Ils permettent également d’identifier les enjeux territoriaux et les évolutions culturelles. Les ateliers vidéo sont aussi l’occasion de créer du lien entre les différentes générations. Celles-ci sont amenées à échanger lors des ateliers vidéo et de la projection des films sur ce que représentent et comment se construit Nuna dans la culture inuit aujourd’hui.
Esther Lévesque
2016
Jean-Pierre Dedieu
Biosurveillance aquatique communautaire sur la rivière George, Nunavik
Biosurveillance aquatique
Qualité de l’eau
État de référence
Suivi communautaire
Approche collaborative
Science citoyenne
Transmission de savoirs
Youth Capacity Building
L’exploitation d’une mine de terres rares (Projet Strange Lake) est envisagée à proximité de la tête de la rivière George au Nunavik, à quelques 280 km du village nordique de Kangiqsualujjuaq. Cette communauté inuite, située à l’embouchure de la rivière George dans la baie d’Ungava, s’y approvisionne en eau potable et est très préoccupée par la qualité de l’eau qui pourrait être altérée en regard de l’implantation d’une mine. Suite à la consultation de la communauté pour un projet de recherche signifiant localement et qui impliquerait les jeunes, cette dernière a décidé de mettre en place son propre programme de suivi de la qualité de l’eau. La présente initiative jette les bases d’un programme à long terme de biosurveillance aquatique souhaité par la communauté et réalisé en partenariat avec elle. Ce programme comporte la mise en place d’une base de données et de la formation pour les jeunes dans différentes disciplines. Un état de référence de la rivière George sera réalisé avant l’implantation de la mine, et le suivi à long terme servira à évaluer les impacts possibles pendant et après les opérations. Ce projet participatif représente un laboratoire unique et dynamique où de nombreuses ressources scientifiques et humaines seront mises à profit dans un esprit de collaboration et d’enrichissement mutuel. Les jeunes auront des opportunités uniques de formation en lien avec leur territoire, ainsi que l’occasion de contribuer activement à un programme de suivi environnemental durable.