Les communautés arctiques doivent faire face à des changements sociaux et économiques sans précédent liés à l’industrialisation et aux perturbations climatiques. Le développement minier leur pose de nombreux défis. Elles y voient un véritable potentiel économique mais aussi des risques pour leurs modes de vie, basés aujourd’hui sur une économie mixte, entre économie salariale et activités de subsistance. Les communautés sont amenées à négocier des projets d’exploitation minière avec les compagnies industrielles et dans un même temps à mettre en place des espaces de patrimonialisation sous la forme de parc nationaux. Le développement minier représente des avantages sur le plan économique car les compagnies offrent des emplois aux jeunes générations avec des salaires relativement élevés (Bernauer, 2012) mais il génère aussi une mutation brutale de tout un système de valeurs et de savoirs traditionnels défendus par les Aînés comme une forme de résistance au modèle occidental. Les enjeux sont multiples et très complexes car ils font appel à l’intégration des aspects sociaux, économiques, environnementaux et d’un modèle culturel fragile. Il s’agit aussi pour ces communautés de redéfinir et de réaffirmer leur identité (Tester, 2011). Le Nunavik et le Nunavut sont en plein boom d’exploration et d’exploitation pour lesquelles un développement durable est souhaité tant par les gouvernements que par les populations locales (Plan Nunavik, 2013 ; Parnasimautik, 2014; Lemerre, 2015)