Le Séminaire du LabEx DRIIHM a eu lieu à l'Université d'Aveiro (Portugal) les 9, 10 et 11 mai. Il a réuni près de 80 personnes. Nous étions 8 à représenter l'OHMI Nunavik: Ellen Avard, Najat Bhiry, Sylvie Blangy, Laine Chanteloup, Armelle Decaulne, Jean-Pierre Dedieu, Didier Haillot, Annie Lamalice. L'intervention dans la session "interdiciplinarité" a été préparée et présentée par Laine, Annie, Didier et Armelle (voir le document en attaché ). Merci à nos amis portugais pour leur accueil chaleureux, à Eduardo, Anne-Marie et Corinne pour l'organisation des rencontres. Les prochaines auront lieux les 18 et 19 juin 2018 à Marseilles ou Toulouse. Vous pouvez visualiser le pré-programme sur la plateforme SciencesConf via le lien suivant : http://driihm2017.sciencesconf.org
Grenoble présente jusqu'au 02 janvier 2017 une superbe exposition sur le Nunavik en terre inuit.
En collaboration avec les Musées de la civilisation à Québec et l’Institut culturel Avataq, le Musée dauphinois de Grenoble raconte l’épopée des Inuit du Nunavik, au Nord du Québec, dont l’ingéniosité perpétuelle a permis de s’adapter au climat, résister aux menaces du monde occidental et prendre en mains leur destinée. L’exposition rassemble une exceptionnelle collection de pièces archéologiques,d’objets de la culture matérielle et d’oeuvres d’art inuit (sculptures et arts graphiques) provenant des villages côtiers de la baie d’Hudson et d’Ungava. Photographies et films rares illustrent la vie communautaire d’hier comme celle d’aujourd’hui et révèlent la parole inuit, les fameux « chants de gorge » ou encore les musiques actuelles.
Un volet de l'exposition est dédié aux enjeux pour le futur des habitants (plus de la moitié de la population a moins de 20 ans) : les inuits face au changement climatique, quels chemins prendre en mode de vie pour le XXIème siècle, comment changer en restant soi-même ? L'OHMi-Nunavik a participé à cette exposition (F. Joliet & L. Chanteloup).
Pour en savoir plus : http://www.musee-dauphinois.fr/
« Ceux du Sud ne savent pas ce qui se passe dans les contrées du Nord à la fin des arbres »
in La vie dans le Nord, Beatrice Deer, auteur autochtone, 2010.
Pascaline : Bonjour Etienne, tu es l'un des doctorants de l'OHMI Nunavik, peux-te présenter en quelques mots ?
Etienne : Je fais ma thèse en co-tutelle, ce qui veut dire que je suis à la fois étudiant au sein d'une université française et d'une université canadienne. Mon sujet de recherche porte sur les relations entre les Nunavimmiut, les habitants du Nunavik, et la dynamique d'implantation minière dans la région.
Etienne Lemerre au Nunavik (©C.de Sérigny)
Pascaline : Qu'est-ce qui t'a amené à travailler avec l'OHMI NUNAVIK ?
Etienne : Au fil de mes études, je me suis toujours intéressé à l'aménagement du territoire et particulièrement à la manière dont les personnes qui habitent ce territoire sont prises en compte et participent à cet aménagement. A la fin de mon Master, je cherchais à poursuivre mes études dans un projet de recherche qui cherche réellement à intégrer les communautés dans la construction du processus de recherche et qui ait le souci de mettre en lien les thématiques de recherche et les préoccupations des personnes. En plus de cela, j'ai grandi dans une région minière française et la question de la relation entre cette industrie et les habitants du territoire a toujours été un aspect qui m'interpellait. C'est tout cela qui m'a poussé à me lancer dans ce projet de doctorat avec l'OHMI Nunavik, pour 4 ans, jusqu'en 2019.
Pascaline : Bonjour André, tu es professeur à l'université de Montréal, à la faculté de médecine vétérinaire. Peux-tu nous parler de ton métier ?
André : Je suis vétérinaire de formation, spécialisé en épidémiologie vétérinaire et actuellement, je suis professeur en épidémiologie et santé publique vétérinaire, c'est-à-dire que je m'intéresse à tous les aspects de santé publique pour lesquels un animal intervient dans la problématique, que ce soit un chien ou un moustique.
Pascaline : Tu as toujours été chercheur ?
André : Non, bien au contraire, j'ai eu un parcours assez atypique. J'ai d'abord été consultant en épidémiologie vétérinaire après mon doctorat, puis j'ai travaillé pour le gouvernement fédéral canadien 11 ans, et ce n'est que depuis 5 ans que je suis professeur à l'université de Montréal, avec une grosse charge d'enseignement. En parallèle, j'ai toujours fait un peu de recherche, mais je ne suis pas un chercheur de carrière.
André Ravel avec un habitant de Kuujjuaraapik, sur les hauteurs du village (©L.MacMahon)
La préproposition soumise à l'ANR FRQ le 15 décembre 2015 a été retenue. Nous nous lançons dans la rédaction de la proposition finale pour le 27 juin. Le titre en est La Science Citoyenne et les TIC au service de la sécurité alimentaire et du bien-être. Regards croisés Nunavik/ Provence.
Pascaline : Bonjour Armelle, tu es chercheur au CNRS, affectée dans un laboratoire de recherche hébergé à l'université de Nantes, spécialisée en géomorphologie. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton travail exactement ?
Armelle : J'étudie les formes de relief de surface et les processus qui les ont modelées, l'évolution du paysage en quelque sorte. Je regarde leur évolution à différents pas de temps, que ce soit un événement passé de quelques minutes comme un éboulement suite à un orage puissant, ou alors un événement datant du début de l'Holocène, lorsque les grandes calottes se sont retirées il y a 10000 ans environ. Mon terrain correspond aux régions subarctiques, où je me rends régulièrement l'été.
Pascaline : Qu'est-ce qui t'a amené à travailler en Arctique ?
Armelle : Eh bien, ce sont des régions relativement peu étudiées encore, les données en géomorphologie sont très éparses, donc il y a beaucoup à faire ! Il faut dire aussi que les températures l'été me conviennent... :)
Armelle Decaulne sur le terrain (© D.Mercier)